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18 décembre 2023
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Par Babel Music XP
#226
Playlist de Babel Music XP 2024
#226

Énergique ou poétique, électrique ou acoustique, plurielle, exploratrice et métisse, traditionnelle ou futuriste, patrimoniale ou avant-gardiste, la sélection officielle de Babel Music XP 2024 embrasse la création musicale mondiale dans toute sa diversité. Rendez-vous du 28 au 30 mars 2024 à Marseille !

35 groupes originaires de 25 pays pour un panorama unique des musiques actuelles du monde :


ALOSTMEN (Ghana) Les groove insatiables du kologo ghanéen

Inspiré par le rap, le reggae ou les traditions maliennes, le quatuor ghanéen Alostmen revisite les codes du luth à deux cordes kologo utilisé par le peuple semi-nomade Frafra. Griot des temps modernes et maestro de cet ancêtre du banjo, Stevo Atambire trône à la proue de cette nef néo-trad où l’on retrouve les percussionnistes-vocalistes Wanlov the Kubolor et ses « maracas pendulaires » koshka, Abednego Sowah Ako au gome drum et Aminu Amadu au dondo. Polyrythmies et mélodies d’Afrique de l’Ouest font groover le kologo dans une fièvre nouvelle à la fois roots et extrêmement moderne.

ANA LUA CAIANO (Portugal) Les pistes trad’innovatrices de l’électro-folk portugaise

Avec son one women band, Ana Lua Caiano excelle dans l’art de conjuguer les traditions à l’innovation. Doté de synthétiseur, loop station et beats machine, son instrumentarium évoque la musique expérimentale ou concrète mais se révèle surtout un incroyable outil de mise à jour des musiques populaires portugaises. La compositrice lusitanienne convoque les répertoires traditionnels, les percussions, le bombo, l’adufe ou les choeurs d’ensemble folklorique pour les faire vibrer sous le nouveau jour d’une electro-folk parfois surréaliste. Une avant-garde futuriste, soucieuse des héritages.

AURUS (France - La Réunion) Le shaman de la pop orchestrale aux accents maloya

Aurus est un mystère, une hydre à plusieurs têtes, à plusieurs masques et au dense réseau racinaire. Qualifié d’ovni musical et visuel, Bastien Picot de son vrai nom, a décidé de ne pas choisir entre les effluves maloya de sa terre natale, la pop orchestrale, les acrobaties polyphoniques et les canevas synthétiques. Tout cohabite, se tresse et se tisse dans une sorte d’odyssée spirituelle. Pour ce chanteur aux allures de shaman, performeur sur un fil, entre organique et électronique, la révolution personnelle se fait en créole et en anglais, perché sur son caillou volcanique posé en plein cœur de l’Océan Indien.

AZU TIWALINE & CINNA PEYGHAMY (France - Tunisie - Iran) Les transes électro-hypnotiques du désert saharien

Aux portes du désert tunisien, Azu Tiwaline livre une fresque sonore aux paysages électroniques texturés d’instruments traditionnels du Sahara et de dispositifs technologiques inédits. Entre ambiant, dub expérimental et noise tribale, la dj-productrice franco-tunisienne réinterprète les transes extatiques des musiques berbères, de la culture dub et de l’hypnose techno. Elle est épaulée par le franco-iranien Cinna Peyghamy, expert en percussions persanes et en modularités synthétiques réalisées à partir d’instruments DIY. Une expérience polyrythmique purement hypnotique.

BAJA FREQUENCIA (Marseille) Le duo fast and purrious à la griffe tropicale et global bass

Artificiers de la scène marseillaise, Goodjiu & Azuleski jouent l’association de bienfaiteurs sonores et d’agitateurs de dance-floors avec un cocktail tonitruant de neo perreo, dub digital, moombahton et acid techno. En dopant les rythmes d’Amérique Latine avec la puissance digitale et le dance-hall caribéen avec une électro létale, Baja Frequencia rallie les continents à la vitesse du son, enchainant les collaborations avec des pointures de Cuba, des USA, de Jamaïque ou d’Argentine. Un duo incendiaire qui fait monter les degrés à température tropicale pour transformer les soirées en solides brasiers.

BATSÜKH DORJ (Mongolie) Les vibrations hypnotiques du fascinant chant diphonique

Depuis les contreforts du haut Altaï, le soliste Batsükh Dorj perpétue l’art traditionnel du Khöömei, ce chant de l’Ouest de la Mongolie inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Maîtrisant la riche palette d’expressions diphoniques, il s’accompagne de l’igil (vièle à deux cordes), du luth toshpuluur, de la flûte shoor ou de la guimbarde khomus pour transmettre la profondeur de sa culture nomade. Batsükh Dorj imite les sons de la nature, les rythmes des chevaux et l’écoulement de l’eau et dévoile par sa fascinante virtuosité du chant diphonique la richesse de la culture Touva de Mongolie.

BEDOUIN BURGER (Syrie - Liban) Les pionniers de la pop arabe futuriste

Duo voyageur à l’esprit libre, Bedouin Burger unit la chanteuse-musicienne syrienne Lynn Adib, une des voix les plus pures du monde arabe, au prolifique producteur libanais Zeid Hamdan, icône de la musique underground du Moyen Orient depuis vingt ans. Installés à Paris, ils écrivent aujourd’hui l’histoire d’une pop arabe futuriste, sculptant un écrin électro minimaliste où se lovent une folk sensible, des ballades du levant et des volutes vocales d’une incroyable grâce. Boucles dansantes, mélopées émouvantes et compositions fulgurantes, Bedouin Burger livre sa savoureuse recette en ode à la vie.

BELUGUETA (France) Le souffle nouveau des polyphonies occitanes

Avec son souffle de jeunesse et sa connaissance éprouvée des traditions, Belugueta écrit un nouveau chapitre passionnant de l’histoire des polyphonies occitanes. Ce quintet mixte met du cœur dans ces créations polyrythmiques, ces improvisations et ces entrelacs de voix pour réinventer les fonctions premières des chants populaires : celles d’accompagner les moments de vie. Chants d’amour, de deuil, de passage, de courage ou de prière, Belugueta sculpte la langue occitane dans une dentelle polyphonique qui magnifie l’idiome et célèbre toutes les dimensions de l’Òc. De l’intime à l’universel.

CINDY POOCH (France - Cameroun) Les voyages intérieurs de l’électro-pop métissée

Voix suave, chanson délicate et écrin de sonorités électroniques, la pop aérienne de Cindy Pooch révèle des vertus thérapeutiques apaisantes. Nourrie à la fournaise du maloya réunionnais avec des projets comme Ti’Kaniki et An’Pagay, cette artiste franco-camerounaise dévoile avec douceur ses métamorphoses métissées en s’offrant un grand voyage intérieur. En français ou en banen, la langue maternelle de sa grand-mère, la voix poignante de Cindy Pooch s’enfonce dans des territoires intimes, jalonnés de folk hybride, de gospel et de polyphonies. Un projet labyrinthique à l’univers fascinant.

DAFNÉ KRITHARAS (France - Grèce) L’émotion à fleur de peau de l’âme grecque

Tour à tour, voix de velours, puissante, émouvante et habitée, Dafné Kritharas pare son timbre vocal de tous les sentiments, exaltant les chants de l’exil, de l’amour, du manque ou de la joie… Grecques, turques, judéo-espagnoles, bosniaques ou arméniennes, ses inspirations évoquent une Méditerranée tourmentée mais qui a su être une aire de cohabitation apaisée pendant quatre siècles sous l’Empire Ottoman. D’un père grec et d’une mère française, Dafné Kritharas révèle par ses chansons oubliées et ses compositions inédites, entre folk, jazz et lyrisme, l’âme de la Grèce et les remous de la mer Égée.

ÉLÉONORE FOURNIAU (France - Kurdistan) Les traditions musicales rénovées d’une passionnaria kurde

Artiste au parcours atypique, la française Éléonore Fourniau a construit sa vie musicale au cœur des communautés kurdes et alévis de Turquie. Héritière des troubadours, elle exprime au travers de trois dialectes différents les complaintes déchirantes, les airs de danses et les poèmes spirituels qui irriguent historiquement le Kurdistan et l’Anatolie. Pour cela, elle s’accompagne de la vièle à roue et du saz proposant une lecture innovante des traditions qui lui vaut reconnaissance internationale. Avec son quartet, de mélodies profanes en chants sacrés, elle honore la culture kurde en esthète passionnée.

ERWAN KERAVEC - 8 SONNEURS POUR PHILIP GLASS (France) Le bagad breton dans le bain des musiques minimalistes

Compositeur et improvisateur hors-pair, Erwan Keravec est un sonneur de cornemuse écossaise iconoclaste, qui pousse ses recherches aux confins des musiques improvisées, du free-jazz ou de la noise. Son interprétation de la pièce In C de Terry Ryley (1964), première œuvre de musique minimaliste, projette le traditionnel bagad breton et l’instrumentarium de bombardes, cornemuses et binious dans une version littéralement inouïe. L’ensemble est foudroyant, entre expérience sensorielle, cérémonie immémorielle, expérimentation sonore et champ de forces magnétiques. A couper le souffle.

ESINAM & SIBUSILE XABA (Ghana - Belgique - Afrique du Sud) L’afro-roots-electro d’un duo poético-cosmique 

Fruit d’une rencontre musicale et spirituelle, l’épopée cosmique de la belgo-ghanéenne Esinam Dogbatse et du sud-africain Sibusile Xaba traduit l’héritage de leurs ancêtres respectifs sur des boucles et des mélodies atemporelles. Multi-instrumentiste, Esinam embarque ses percussions traditionnelles et ses improvisations de flûte dans une fine ronde électro. A la guitare, Sibusile porte le maskandi, cette folk musique zulu, dans une dimension onirique. Ensemble, ils dessinent un stimulant canevas d’incantations, de gimmicks vocaux et de transes, roots et intenses, qui touche les corps et les âmes.

FAIZAL MOSTRIXX (Ouganda) Les mutations afro-futuristes de l’électro tribale

A l’avant-garde des expérimentations afro-futuristes, Faizal Mostrixx possède plusieurs coups d’avance sur l’incroyable vivier électro qui secoue les dance-floors est-africains. Producteur, dj, danseur et chorégraphe, cet artiste polyvalent plonge les chants rituels panafricains, les instruments traditionnels et les polyrythmies organiques dans les flammes digitales du downtempo, de l’afro-house ou encore de l’amapiano. Dans cette irrésistible électro tribale, Faizal Mostrixx célèbre autant l’héritage culturel de ses ancêtres ougandais qu’il ne pose les fondations d’une nouvelle vision de l’afrofuturisme. Mutant !

FERÀMIA (France) Le power-rock obsédant d’un puissant combo occitan 

Déferlantes de guitares, batterie tapageuse, mugissements cuivresques et incantations occitanes, la bête chimérique de Feràmia sort de sa tanière avec une ardeur franchement animale. La transe rock du combo toulousain se dévoile dans ses rythmiques obsessionnelles et dans ses riffs massifs telle une créature prête à surgir et à rugir. Feràmia, « la bête sauvage » en languedocien, paraît indomptable et pourtant ce jeune quintet tout en maîtrise, façonne son brûlot sonore avec l’expérience et la maturité d’un vieux loup du power-rock auquel la langue occitane semble étonnamment prédisposée.

FLEUVES (France) Le trident du néo-folk breton en mouvement

Fleuron des nouvelles musiques de Breizh, Fleuves prend sa source au confluent de la culture électronique, des courants jazz-rock et du néo-folk breton échappé d’un laboratoire de boucle répétitive et de danse collective. Ce trident perpétue l’esprit populaire et cérémonial du fest-noz, de ce patrimoine culturel immatériel de l’humanité qui ne cesse de se régénérer et de ses transes intergénérationnelles qui irriguent toujours la Bretagne d’aujourd’hui. D’un rituel paysan à un objet culturel innovant, Fleuves fait son lit des traditions bretonnes pour les faire rentrer dans la ronde des musiques contemporaines.

GHOULA (Tunisie) Le petit prince du Drum & Gasba

Artiste phare de la scène alternative tunisienne, Ghoula s’impose comme le nouveau prince du drum & Gasba (une flûte à roseau nord-africaine) ! Régnant sur un royaume techno-folk et breakbeat, ce producteur-compositeur audacieux s’amuse à croiser les puissantes rythmiques de bass music aux vieux vinyles maghrébins ou aux grooves extatiques sud-méditerranéens. Dans ce tsunami sonore, les transes s’entremêlent et mènent la danse, alors que des voix et des instruments du patrimoine populaire nord-africain se fraient un chemin, par voie de sampling, pour gagner la chaleur moite des dance-floors.

HARATAGO (France) Les trésors oraux et immémoriaux des montagnes basques

Joyau immémoriel, le Basa Ahaide est l’expression vocale des bergers montagnards du Pays Basque, véritables calligraphies sonores où le chant exprime le lien de l’homme à la nature et au monde sauvage. Haratago, insufflé par Julen Achiary, met à jour ces trésors de mélodies modales, initialement interprétés en solo et à capella. En préservant leur caractère expressif et l’esprit originel, ce quartet donne un éclat nouveau à ce répertoire ancestral en y ajoutant du souffle (clarinette et duduk) et des vibrations (vielle à roue, banjo, violone) pour remettre cette tradition vivante et puissante en mouvement.

KHTEK (Maroc) La figure libre du rap féminin marocain 

Nouvelle icône du hip hop féminin, Khtek bouscule le rap game du Maroc avec une plume acérée et un flow de très haute volée. Face aux dérives d’une société patriarcale, Houda Abouz porte la voix des femmes engagées pour une plus grande égalité des droits. Et la fougue contagieuse de cette artiste amazighe, originaire de Khemisset, infuse largement et affole les compteurs avec 2 millions de vues pour certains de ses clips et des réseaux sociaux en ébullition au point de la voir intégrer le prestigieux classement de la BBC des 100 femmes les plus influentes au monde !  En figure libre tout simplement.

KUNTA (France) La fusion éthio-jazz, rap’n rock en pleine combustion

Généreux et décomplexés, les sept fantastiques de Kunta jouent les alchimistes en fusionnant le hip hop des nineties, l’éthio-jazz sinueux, l’afro-beat brûlant et le rock psychédélique. Devant des cuivres lancinants et des pulsations ternaires, un flow incisif vient percuter les mélodies mystiques d’Addis-Abeba et des cocottes de guitares afros. L’ensemble paraît bien survolté, les origines non contrôlées et pourtant ce groupe mutant témoigne d’une génération biberonnée aux musiques populaires dont les groove suintent le sentiment d’urgence et l’énergie contagieuse. De tous temps. Sur tous les continents.

KURDOPHONE (Autriche) Les envolées contemporaines des musiques kurdo-iraniennes

Inspirées et émouvantes, les compositions de Kurdophone touchent autant à l’émotion qu’à l’érudition musicale. Le langage de ce quintet basé en Autriche fusionne les raffinements des répertoires kurdo-iraniens avec le jazz-rock et les maqams arabo-turcs avec la musique classique. Avec Sarvin Hazin au kamânche, Amir Ahmadi au piano, Helene Glüxam à la basse et Sebastian Simsa à la batterie, le groupe fondé par le chanteur-tanburiste Omid Darvish trace un sillon inédit au confluent de la musique folklorique iranienne, des mélodies kurdes et des classiques contemporains. Savant et brillant.

L’OMBRE  DE LA BÊTE (France) Musiques animales de traditions digitales

Du souffle et de l’inspiration, voilà ce qui traverse cette hybridation inédite portée par le duo des laborantins sonores, François Robin et Mathias Delplanque. A l’origine, la veuze, une cornemuse du Pays Nantais, à laquelle font parfois écho les timbres singuliers du duduk arménien ou du mizmār arabe, immergé dans un grand chaudron électroacoustique. Le précipité révèle des atmosphères lancinantes et dansantes, évocatrices du krautrock ou de l’ambient. A mi-chemin entre musiques minimalistes et traditionnelles, entre sonorités électroniques et organiques, l’émotion perce, tapie à l’ombre de la bête…

LAGON NOIR (France - La Réunion - Burkina Faso) L’afro-jazz explorateur des rivages des métissages

Sur les rivages de Lagon Noir se trame un monde créolisé aux parfums de jazz émancipé, d’afro-beat, de pop psyché et de maloya regénéré. Derrière ce territoire imaginaire, un quartet au pedigree de haute volée : Quentin Biardeau au sax et au synthé, Valentin Ceccaldi à la basse, tous deux issus du foisonnant Tricollectif, la chanteuse réunionnaise Anne O’Aro et le percusionniste-chanteur burkinabé Marcel Balbonné. Les frontières se brouillent, les racines se mêlent, les traditions s’enlacent dans une potion électrico-syncrétique, parfaitement calibrée pour faire briller une poésie sauvage et sulfureuse.

LOUISE JALLU (France) Les voies émancipatrices d’une prodigieuse bandéoniste

En prodige du bandonéon, Louise Jallu s’est rapidement distinguée par son jeu, son écriture et la finesse de ses interprétations. Mais c’est avant tout sa vision éclairée et son approche émancipatrice qui caractérise la carrière de cette compositrice. Son projet JEU emmène l’instrument emblématique du tango sur les contrées plurielles du classique, du jazz ou des références populaires (Boléro de Ravel, Brassens) qui offrent un terrain de jeu infini à la virtuosité de Louise Jallu. Permettant ainsi à la bandéoniste de perpétuer l’adage de Piazzola : « ne pas refaire ce qui a déjà été fait ».

ORIANE LACAILLE (La Réunion - France) La mélancolie joyeuse et soyeuse d’une douce artiste créole 

Des doigts et de la douce voix de la chanteuse-percussionniste Oriane Lacaille émane l’héritage d’une luxuriante culture créole et de mille voyages à fleur d’eau. Au travers de ses inspirations africaines, indiennes, malgaches et européennes, l’âme de la Réunion et le parfum de l’exil émergent en surface. Avec son duo entre jazz et rythmes insulaires, elle chante les joies et les colères, funambule dans l’épure poétique et vibrante sur les transes légères et ternaires. Entourée d’invités prestigieux et d’un père légendaire, Oriane scintille ainsi avec sa mélancolie joyeuse et soyeuse. Dorée aux ondes créoles.

PARRANDA LA CRUZ (Venezuela – La Réunion - France) La fournaise des hybridations afro-vénézuéliennes et réunionnaises

Voyager avec Parranda la Cruz consiste à s’installer en première classe sur un vol long-courrier entre les côtes caribéennes du Venezuela et l’Île de la Réunion. Le périple franchit le mur du son lorsque les percussions afro-vénézuéliennes culo e’ puyas, cumacos et quitiplás s’acoquinent aux transes réunionnaises des kayambs et roulers. Portée par Rebecca Roger Cruz, Margaux Delatour et les percussionnistes-chanteurs Luc Moindranzé Karioudja et David Doris, l’expédition syncrétique, vocale et rythmique, s’enfonce dans la fournaise des kabars réunionnais et des fêtes rurales du Barlovento.

POIL UEDA (France - Japon) La poésie épique japonaise dans les braises du jazz-rock tellurique 

Rencontre du troisième type, Poil Ueda bouleverse les codes des hybridations internationales. Entre les français de PoiL, naviguant dans les eaux tumultueuses du jazz-punk et du rock expérimental et Junko Ueda, figure du récit épique médiéval japonais, la collaboration est déroutante et tonitruante. Le chant de Ueda et son délicat jeu de satsuma biwa, un luth traditionnel japonais, trouve une place improbable dans le maelstrom tellurique des lyonnais survoltés. Et les histoires de samouraïs, de bataille et de destins tragiques prennent alors une force narrative inouïe, loin de toute chose déjà vue.

POUNDO (France - Sénégal) L’afro-trap combustible d’une artiste multiple

Chanteuse, danseuse, mannequin, compositrice, créatrice et journaliste de mode, Poundo ne se met aucune limite, assumant avec force sa posture d’artiste protéiforme. Française, sénégalaise et bissau-guinéenne, elle cumule les identités et aime à bousculer les codes, exhortant la jeunesse avec son afro-trap euphorisant et son hip hop en langue mandjak. Son mélange de rap et de musiques traditionnelles ouest-africaines mêlent les productions digitales les plus inflammables au tama, au balafon ou à la guitare mandingue. Sa voix sert alors d’étincelle pour allumer le grand incendie sur scène.

RECO RECO Y CANALON DE TIMBIQUI (Colombie - France) La rencontre fleuve de l’afro-colombien mythique et de l’électro futuriste

Lorsque Canalón de Timbiqui, groupe référence de la côte pacifique colombienne, plonge ses musiques afro-latines dans le chaudron électro-live des toulousains de Reco Reco, la rencontre atteint des sommets inattendus au coeur de l’Etat de Cauca. L’ensemble historique mené par l’iconique Nidia Góngora voit ses rythmes traditionnels des bombos, cununos et guasá mêler ses puissantes voix de femmes et son doux marimba, ce xylophone latino d’origine bantoue, aux infrabasses et aux sonorités futuristes dans un bouillonnement aussi impétueux que le fleuve mythique Timbiqui.

SANAM (Liban) Le post-punk oriental aux vertus ensorcelantes

Aiguillon libre et influent parmi les groupes indie libanais, Sanam dévale les pentes stimulantes et expérimentales d’une musique à tête chercheuse entre rock improvisé, tarab des chants arabes, free-jazz et ambient music. Combinant le folklore des chansons traditionnelles égyptiennes et la poésie arabe aux brûlots d’un post-punk cathartique, le sextet beyrouthin crée une sorte de rituel entre cérémonie de mariage et séance d’exorcisme. Guidé par la voix envoûtante de Sandy Chamoun, Sanam dévoile alors une collection de textures sombres et mystiques. Proprement ensorcelantes.

SHAROUH (France) La DJ girl-power aux mixes électro-ravageurs de Méditerranée

Productrice française d’origine tunisienne et grecque, Sharouh passe au blender électro toutes le musiques de Méditerranée : arabe, judéo-arabe, berbère, mizrahi, rien ne résiste à la science du mix de cette DJ éclectique. Ses remixes de chanteuses iconiques d’Afrique du Nord estampillent une touche de girl power, avec des samples de discours féministes mêlés aux percussions orientales et aux synthés analogiques. Avec quelques pincées d’acid house et de punk, les musiques du Maghreb, du Moyen-Orient, de Grèce et de Turquie mettent leurs plus beaux habits pour célébrer les dance-floors.

SUONNO D’AJERE (Italie) L’ère moderne de la grande chanson napolitaine

Raffiné et flamboyant, Suonno d’Ajere signe le grand retour de la chanson napolitaine. Les créations de ce trio volubile autant que leurs réinterprétations des répertoires traditionnels sondent l’âme parthénope en profondeur sans jamais tomber dans les stéréotypes. Sublimé par le chant de la charismatique Irène Scarpato, ce « rêve d’hier » (en référence à Pino Danele) donne un éclat de modernité au genre napolitain tout en perpétuant une forme de classicisme avec mandoline, mandoloncelle et guitare classique. Un songe qui redonne ses lettres de noblesses à la glorieuse histoire musicale de Naples.

THE NAGASH ENSEMBLE OF ARMENIA (Arménie) L’Arménie médiévale dans sa version moderne et orchestrale 

Revisitant les poèmes du XVème siècle de l’Ancienne Arménie, The Nagash Ensemble fait pénétrer dans une dimension musicale et spirituelle les poèmes de l’exil du prêtre arménien Mkrditch Nagash. Le pianiste et compositeur américano-arménien John Hodian a créé cet hommage érudit, oscillant entre folk, jazz et musique classique, avec trois chanteuses lyriques d’exception et des musiciens virtuoses au duduk, à l’oud et au dhol. L’Orient et l’Occident s’y répondent dans des orchestrations bouleversantes et des incantations envoûtantes qui subliment l’héritage musical arménien.

VOX SAMBOU (Haïti - Canada) La voix éternelle d’Haïti à la pointe du hip hop nomade

Originaire de Limbé en Haïti et artiste emblématique de la scène cosmopolite montréalaise, Vox Sambou fait des étincelles avec son flow tout-terrain : créole, français, anglais, espagnol et portugais d’un côté, afrobeat, reggae, jazz, rythmes caribéens, hip hop, candomblé de l’autre… Co-fondateur du collectif épique Nomadic Massive, le MC-poète-performeur mène une carrière solo intense, mue par un rap définitivement non formaté, à la fois conscient, militant et dénonciateur des inégalités. Vox Sambou, la voix sans bout, sans limite et sans frontière s’impose dès lors comme « la voix éternelle d’Haïti ».

ZAR ELECTRIK (Marseille - Maroc) Les transes envoûtantes de l’African Electro

Quand un trio méditerranéen scelle le mariage entre les transes gnaouies, la musique subsaharienne et l’électro ensorcelante, la célébration se fait forcément explosive. Anass Zine et Arthur Peneau chanteurs-instrumentistes au gumbri, à l’oud et à la kora electrique embarquent Did Miosine aux machines dans un road trip sur les pistes d’une African techno. Derrières les voix, l’appel à la danse de Zar Electrik se fait par les rythmes et les soubresauts ternaires irrisés d’électro. Ça tourne jusqu’à s’étourdir, ça bouillonne et tourbillonne dans des transes infinies aux échos d’Orient et aux groove apatrides.

Babel Music XP

Du 28 au 30 mars 2024, Babel Music XP place Marseille en épicentre économique et culturel de la filière musicale. Avec son salon professionnel à Friche La Belle de Mai et son festival planétaire ouvert au grand public au Dock des Suds, Babel Music XP se positionne en hub méditerranéen sur la carte mondiale des musiques.
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