Au septième étage de l’hôtel Bravia à Ouagadougou, lors d’un panel inédit modéré par Alain Bidjeck, directeur du Movement of Creatives Africa (MOCA) des personnalités influentes telles que l’artiste sénégalais et patron du rap africain Didier Awadi, le professeur et directeur de l’Observatoire des réseaux et interconnexions de la société numérique Destiny Tchehouali, le promoteur camerounais du Douala Music Art Festival, Didier Toko, et le manager de Youssoupha, Lassana Diakite, se sont réunies pour discuter de ce concept complexe.
Mais qu’entend-on vraiment par découvrabilité ? C’est avant tout la capacité à rendre visible, accessible et attrayant un contenu culturel, qu’il s’agisse de musique, de films, de littérature ou d’autres formes artistiques, sur les plateformes en ligne. En d’autres termes, c’est la science de rendre les créations culturelles accessibles au public qui pourrait les apprécier.
Cela peut sembler abstrait, mais c’est en réalité un concept d’une grande importance pour l’industrie culturelle africaine. Dans un monde où la majorité de la diffusion culturelle se fait via Internet, la découvrabilité devient un facteur déterminant du succès d’un artiste, d’un créateur ou d’une œuvre. Si un contenu n’est pas découvrable, il risque de rester dans l’ombre, quel que soit son mérite.
Prenons l’exemple de la musique africaine, riche et diverse. De nombreux talents émergents ont du mal à se faire connaître en dehors de leurs cercles locaux. La découvrabilité, dans ce contexte, signifie rendre ces artistes accessibles à un public plus large, tant sur le continent qu’à l’échelle internationale. Cela ne concerne pas seulement les artistes, mais aussi les plateformes de diffusion, les services de streaming, les radios en ligne et d’autres acteurs de l’industrie.
Streaming musical et représentation de la diversité : l’exemple des musiques du monde
Les enjeux de la découvrabilité en Afrique sont multiples. Tout d’abord, il s’agit de préserver et de promouvoir la diversité culturelle du continent. L’Afrique est un creuset de cultures variées, et la découvrabilité permet de préserver et de diffuser cette richesse.
Ensuite, la découvrabilité est un levier économique essentiel. Elle peut stimuler l’industrie culturelle en favorisant la diffusion des œuvres africaines sur le marché mondial, ce qui peut avoir des retombées positives sur l’économie du continent.
Enfin, la découvrabilité est également une question de fierté et d’identité. Elle permet aux artistes africains de faire entendre leur voix et de partager leurs histoires avec le monde entier.
La découvrabilité des contenus culturels, en particulier musicaux, est un enjeu majeur pour l’Afrique. Elle ouvre des portes vers la préservation de la diversité culturelle, la prospérité économique et la diffusion de la voix africaine à l’échelle mondiale. La discussion initiée par les REMA 2023 est un pas important vers une meilleure compréhension de ce concept crucial pour l’avenir de la culture africaine.