Derya Yıldırım a grandi et vit à Hambourg, mais son chant magnifiquement nuancé et son jeu précis de luth bağlama portent les traditions musicales de la Turquie de ses ancêtres. En 2014, elle participe au festival New Hamburg pour lequel les responsables de l’événement ont imaginé une rencontre entre elle, la batteuse et compositrice anglaise Greta Eacott et deux membres du collectif Catapulte Records, Axel Oliveres, alias Graham Mushnik (claviers) et Antonin Voyant (guitare et flûte), férus de croisements sans frontières et fous du rock psychédélique turc des années 70.
Ce premier échange est une révélation qui pour chacun ne peut être sans lendemain et scelle la naissance du Grup Şimşek. La même année, en préambule à un travail sur le long terme, sort un premier EP (Nem Kaldı), suivi de concerts internationaux et en 2019 de l’album Kar Yağar.
Le langage commun de Derya Yildirim et Grup Şimşek est constitué de reprises de classiques de aşıks, les bardes turcs anonymes ou célèbres comme Mahzuni Serif ou Özdemir Erdoğan, de mises en musique de poètes turcs, comme le dissident Nazim Hikmet, de compositions originales habillées de grooves actuels et d’arrangements psyché-funk qui lancent des clins d’œil aux stars du rock anatolien des années 70s.
Les textes anciens ou de la plume de Derya évoquent la nostalgie et l’exil ou s’opposent à l’intransigeance des politiques et à la montée des extrémismes. Des fléaux qui hier comme aujourd’hui ont la peau dure et que le quartet combat de si belle manière.
Au printemps et cet été Derya Yildirim et Grup Şimşek prévoyaient une tournée européenne qui devait notamment passer par les Suds à Arles. Les mesures sanitaires nous en ont privé.
Dans le cadre de la campagne Sacem de soutien à la #ScèneFrançaise, #AuxSons propose pendant tout l’été 2020 des portraits d’artistes de différents horizons.