La crise sanitaire que nous traversons a différemment impacté le milieu musical selon les situations et les lieux géographiques où le covid 19 s’est immiscé. Dans des lieux reculés de la planète, les conséquences du virus et de la cessation d’activités ont eu des conséquences désastreuses. En Amérique du Sud c’est notamment le cas au Pérou à Iquitos, la plus grande ville la plus reculée dans le monde et en Colombie dans le village de Palenque où des communautés de musiciens se retrouvent dans des situations qui frisent la catastrophe..
Iquitos au Pérou
Situé au cœur de la partie péruvienne de l’Amazonie Iquitos fut à la fin des années 60 le berceau de formes particulières de cumbia baptisées selvática («de la jungle»), cumbia amazonica ou chicha cumbia, aujourd’hui qualifiées de cumbia psychédélique. Les musiciens qui en sont à l’origine sont toujours en activité et ont trouvé un nouveau public à la faveur du regain d’intérêt pour la cumbia et ses mutations. Ils ne sont pas tout jeune et sont d’autant plus mis en danger que la région entourée de marécage n’est accessible que par avion ou par bateau. De plus Iquitos est une ville surpeuplée où les infrastructures sanitaires sont particulièrement vétustes. Deux des frères Sanchez du groupe Los Wemblers et le producteur et musicien Raúl Llerena Vásquez « Ranil » ont déjà succombé au Covid et l’ensemble de cette communauté est en détresse. Des artistes comme Dengue Dengue Dengue, des labels comme Analog Africa, Shika Shika ou Barbés Records, des sociétés de productions de spectacles comme Derapageprod ou la plateforme Radical Sounds Latin America se sont associés pour lancer une levée de fonds.
Los Wemblers
Palenque de San Basilio en Colombie
Au Nord de la Colombie, le village de Palenque de San Basilio proche de Cartagena, tire aussi la sonnette d’alarme. Classé patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco, Palenque de San Basilio a été créé par des anciens esclaves et est devenu un espace culturel qui possède sa propre langue, des spécialités gastronomiques réputées et une musique afro-colombienne unique en son genre. Palenque regroupe une population d’environ 3500 habitants dont un tiers sont des artistes. La crise du coronavirus l’a obligé à fermer ses portes coupant ses habitants de leur source principale de revenus. Le groupe Kombilesa Mi et le Colectivo Kucha Suto ont lancé un appel, relayé en France par le Locombia Festival Toulousain, pour venir en aide aux nombreux musiciens qui y vivent.
Kombilesa Mi