#AuxSons est un webmedia collaboratif, militant et solidaire
Screen Shot 2021 04 01 At 11.33.32 Am

Les Tiny Gigs à Beyrouth

Beirut Jam Sessions a été créé en Juin 2012 avec pour but principal de promouvoir des artistes du Liban et du Moyen-Orient grâce à l’organisation de concerts, collaborations et jam sessions. Au cours des neuf dernières années, l’équipe de Beirut Jam Sessions a travaillé sans relâche pour enrichir la scène moyen-orientale avec des collaborations internationales auxquelles des artistes français ont participé avec à l’affiche des artistes de renom comme, entre autres, -M-, Lewis Ofman, Papooz, Broken Back, Elephanz, Adam Naas.

Ce projet, dirigé par Anthony Semaan, a contribué à l’évolution du paysage musical au Moyen-Orient en offrant une scène alternative aux jeunes artistes et une plateforme accessible pour un public avide à la recherche de nouveaux talents.

Lorsqu’on lui demande de décrire sa plateforme, Anthony Semaan offre une réponse simple : « Notre message et notre ambition pour ce projet n’ont pas changé au cours des neuf dernières années. Nous cherchons à promouvoir des talents de Beyrouth et à Beyrouth afin de montrer cette ville sous une autre lumière. Aujourd’hui, et malgré ce que la ville a pu vivre, nous nous battons pour maintenir cette mission projet par projet, aussi petits ces derniers soient-ils ».


La situation au Liban

La crise sanitaire a mis le monde entier en pause. Au Liban, les crises politiques et socio-économiques qui se sont suivies au cours des quelques dernières années ont tout simplement mis la crise du COVID-19 au second plan malgré des chiffres inquiétants et des hôpitaux n’ayant plus les moyens de soigner voire même recevoir des patients.

La dévaluation catastrophique de la livre libanaise, l’hyperinflation et l’inertie totale de la classe politique ont mis le peuple libanais dans une situation insoutenable. L’explosion du port de Beyrouth qui a dévasté la ville, fait des morts, disparus et détruit des milliers de foyers n’a fait que mettre en exergue la corruption des dirigeants qui n’ont toujours pas accepté la responsabilité de cette catastrophe.

« Je fais partie de ces quelques chanceux. J’ai un emploi, je travaille dur pour maintenir l’activité de la scène musicale, j’œuvre pour le changement autant que possible, mais j’imagine que le monde va vite perdre intérêt pour ce Liban en lambeaux. C’est de plus en plus difficile pour nous d’imaginer une sortie de crise, mais j’essaie de rester optimiste, de regarder vers l’avant et de travailler pour un avenir meilleur. » nous dit Anthony Semaan.

 

La scène locale et les Tiny Gigs de Beirut Jam Sessions

L’explosion du 4 Août 2020 a détruit une grande partie des espaces culturels de Beyrouth. La pandémie et les confinements successifs ainsi que la crise économique n’ont fait que ressortir la réalité précaire des libanais en général mais aussi des artistes. Pour contrer la morosité ambiante et relancer les activités artistiques, Anthony Semaan a utilisé la plateforme et le réseau de Beirut Jam Sessions pour lancer un nouveau concept : les Tiny Gigs. « Lors du premier confinement au printemps de 2020, nous avons lancé une série de concerts sur Instagram. 160 artistes des quatre coins du monde ont donné des performances uniques, relevant le moral d’un public qui tentait de comprendre encore l’ampleur de la pandémie. Je me suis alors dit, alors que le Liban était en phase de déconfinement, qu’on pouvait organiser des micro-représentations tout en prenant les mesures de précaution nécessaires, afin d’aider les artistes ainsi que les espaces culturels à arrondir leurs fins de mois. »

Ces concerts ont eu lieu sous différents formats ;

  • Un format en live, où les artistes ont pu se représenter dans plusieurs espaces beyrouthins affectés par l’explosion du port, tout en respectant la distanciation sociale. Les artistes ont décidé du prix des billets, en prenant en compte la situation économique et sociale. Des artistes comme Twyn Towers, duo de choc formé par Sherif Megarbane et Anthony Abi Nader qui improvisent autour de sons afro-beat ou bien Vladimir Kurumilian et Michel Bou Rjeily qui ont joué au MIM, magnifique musée des minéraux de Beyrouth.

 

  • Un format en ligne, où des artistes libanais vivant à l’étranger se sont invités sur les écrans de leur public. Encore une fois, le prix du billet a été décidé par l’artiste. Zeid Hamdan a joué depuis Paris et Riwa Saab depuis Londres avec plus de 100 personnes comme public virtuel.

D’autres projets en vue ?

Difficile de se projeter dans le contexte actuel mais Anthony Semaan garde son optimisme : « On espère pouvoir organiser plus de Tiny Gigs virtuellement ou en live si la situation sanitaire le permet. Malgré tout ce qui s’est passé et les problèmes que l’on affronte au quotidien, on sait combien la musique et les performances peuvent aider les gens, créer une échappatoire, quoiqu’éphémère. »

Veuillez choisir comment vous souhaitez avoir des nouvelles du webmédia #AuxSons par Zone Franche:
Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans la newsletter.
En savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.