En février dernier, Radio Chiguiro proposait son aide aux victimes du séisme en Turquie et en Syrie, avec la compilation caritative ACIL qui réunissait 49 titres de 28 pays différents. Soucieux de faire découvrir la musique électronique globale –en particulier celle d’Afrique et d’Amérique latine- le label lance 1PLACE4BEATS, une nouvelle série d’EPs qui mettra en lumière un pays ou une île à chaque épisode.
Précédé d’un premier EP de baile-funk brésilien teinté de house, le second épisode de la série s’intéressait aux expérimentations autour du mahraganat et du chaâbi égyptien. La team Chiguiro s’arrête aujourd’hui à La Réunion, une île naturellement riche en pépites musicales. Avec le maloya en toile de fond, Agnesca, Boogzbrown, Eat My Butterfly et BeBass livrent des morceaux complexes où les polyrythmies viennent défier la musique électronique, en modelant le son des ancêtres au présent.
Eat My Butterfly fait partie de cette génération de jeunes artistes qui embrassent le maloya avec une fraîcheur moderne et synthétique. Révélée avec le Spring EP sorti sur Les Disques du Bord de l’Eau, cette multi-instrumentiste transformait l’essai sur le label Shika Shika avec Labalamer, petit bijou de poésie créole électronique. Elle collabore alors avec la grande Christine Salem, Aleksand Saya ou Sibu Manaï que l’on retrouve d’ailleurs aux chœurs sur « Somin Tit Ile », nouvelle pépite électro-pop qui introduit cet EP.
Artisan incontournable de la musique électronique réunionnaise, Boogzbrown s’est illustré plusieurs fois sur le génial label InFiné, sur la compilation de référence Digital Kabar, sur son solide EP 3883, ou lors de sa collaboration avec le Mexicain Cubenx. Plus récemment, il livrait le complexe et néanmoins dancefloor « Dandamé » pour notre compilation caritative ACIL. L’artiste plasticien raconte l’histoire de son île comme personne et propose ici « Madurai » un nouveau banger polyrythmique enivrant et hypnotique!
Plutôt discret jusqu’à maintenant, BeBass est prêt à sortir de son cocon. Il s’illustrait déjà avec un remix percussif de « Déor » de Eat My Butterfly, et son rework pour Warfield, pionniers de la fusion entre maloya et métal, l’une de ses grandes influences. Entre mélancolie et euphorie, il aime comparer sa musique aux émotions des bande-son des films Ghibli, et entend bien le prouver avec ce premier morceau officiel. En empruntant son beat aux rythmiques traditionnelles réunionnaises le puissant « Batay Cok » dégage une énergie coriace, comme la peau de la Bibasse, fruit du néflier auquel son nom fait référence.
Découverte sur l’incontournable compilation Digital Kabar du label InFiné, Agnesca fusionnait le dubstep avec les sonorités indiennes et créoles sur le morceau « Bilimbi ». Co-fondatrice du collectif The Beat Club, elle défend une musique électronique influencée par les sonorités maloya et ses virées dans les clubs européens et américains. Pour cet EP, elle propose « Petit Bazar », morceau dubby et atmosphérique à deux vitesses qui trouvera parfaitement sa place en introduction d’un set hybride !
Pour l’artwork, chaque artiste a envoyé des photos de son environnement à Parallelemental, qui réalise ici un collage tout en finesse, entre nature et urbanisme.
L’EP est disponible depuis le 20 octobre sur toutes les plateformes. Ecoutez-le ici !
Compilation “ACIL”, la musique en soutien aux victimes du séisme en Turquie et en Syrie
