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Festival Africolor 2021 : 12 nov - 22 déc

Manifeste

Le festival Africolor est fondé sur l’idée qu’il existe « des musiques africaines »,  autrement dit une large famille musicale reposant sur des caractéristiques connues comme la polyrythmie, l’absence de mesure, l’absence de temps fort/temps faible, des vocalités particulières. Ces caractéristiques se retrouvent dans les musiques transmises du passé (sans pour autant pouvoir être appelées « traditionnelles ») que dans les musiques présentes.

Africolor est un festival de création musicale autour des musiques africaines allant chercher leur dimension créative ailleurs que dans les critères habituels. À l’écoute des mutations de toutes les « Afriques du monde » (Caraïbes, Océan Indien, Brésil etc.), de leurs urbanisations forcées et de leurs circulations, migrations, choisies ou non, Africolor programme toutes les métamorphoses et les transformations des musiques africaines issues de ces bouleversements historiques et politiques.

Ces musiques africaines sont une partie essentielle de l’histoire de la musique de par leur singularité, leurs formes de savoirs et de transmissions, leurs fonctions sociales et politiques. Ce sont des musiques savantes et populaires, exigeantes et partagées, collectives, spirituelles et légères quand elles le souhaitent. Elles apportent à l’histoire commune une manière singulière et unique d’incarner la musique, de transmettre (oralement ou non) des savoirs anciens. Elles continuent chaque jour de montrer au monde la façon dont la musique peut être le vecteur des émancipations politiques, loin d’une pratique artistique détachée du réel.

Pour cela, les musiques africaines attirent depuis plusieurs siècles des créateurs de tous horizons (de Reich à Coltrane en passant par Villa-Lobos et les Rolling Stones). Africolor n’est donc pas un festival fermé, non-mixte ou réservé à certains artistes plutôt que d’autres, c’est tout le contraire. Le festival accueille depuis bientôt 30 ans tous les interprètes et les créateurs de tous les horizons, qui cherchent à travers les musiques africaines un renouveau créatif et collectif.

Edito 2021 - Visages

Les musiques africaines ont, comme les autres, des visages. Que ce soient ceux des grands maîtres, comme Ballaké Sissoko, Femi Kuti ou ceux des légendes comme le Super Mama Djombo, ces figures incarnent des petites ou grandes histoires musicales et sociétales. Musicales, parce que, quand les masques tombent, la scène reste ce lieu de vérité où l’artiste se confronte à ses propres limites et ses propres fantômes, face à un public que nul écran ne saurait remplacer. Sociétales, car, à travers les visages d’une Sona Jobarteh, d’une Leïla Martial, de Hewan Gebrewold et Haleluya Tekle Tsadik, de Poundo, ce sont des femmes puissantes qui cassent les portes et les codes des musiques africaines actuelles. Et si d’autres nouveaux visages, comme ceux des Go de Bamako, premier “ Girls Band Malien ”, viennent compléter cette galerie de portraits qu’un photographe de Sikasso n’aurait pas renié, Africolor continue de tresser les liens entre Nord et Sud, quand tout semble conspirer pour les dénouer. Avec KUTU, nouveau son éthio-urbain usiné par Théo Ceccaldi, le dantesque projet ÄKÄ, le concerto pour Soku de Clément Janinet, Afriquatuors qui accueille Sékouba Bambino, Sam Mangwana et Valérie Belinga, mais aussi la toute première venue de l’incroyable Abel Selaocoe, Africolor “ élargit ” nos oreilles par des rencontres musicales inédites. De quoi retrouver le goût des hybridations musicales, des vibrations dans les orteils et des sourires aux lèvres démasquées pour enfin s’enjailler à bouche “que-chantes-tu”.

Sébastien Lagrave

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