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La Louuve © Kiosk Radio -

La scène électro au féminin en Afrique du Nord - 5 portraits

L’émergence de la scène électro au féminin en Afrique du Nord témoigne d’une révolution á la fois musicale et sociétale. Cette vague novatrice propulse les artistes féminines au premier plan, dépassant les frontières et brisant les stéréotypes. Des beats accrocheurs aux mélodies fusionnelles, cette scène électro revisite les traditions locales avec une touche contemporaine, créant une expérience auditive captivante et émancipatrice. Les femmes artistes jouent un rôle central, redéfinissant les normes et explorant de nouvelles perspectives musicales, identitaires á l’aune d’un univers très masculin.

Music In Africa vous dresse les portraits de cinq talentueuses artistes. Elles sont belles, rebelles, et résolument engagées.

 

Denna Abdelwaheb (Tunisie)

Audacieuse et inventive, cette performeuse jazz a quitté sa zone de confort pour se plonger dans le monde électrisant du collectif révolutionnaire WFOB (World Full Of Bass), puis s’est aventurée chez Arabstazy, le collectif multidisciplinaire tunisien.

Figure clé de la scène avant-gardiste tunisienne, elle domine désormais les meilleurs clubs d’Europe. Sa musique, mêlant habilement du jazz à l’électronique, elle redéfinit les normes et ouvre des portes vers plusieurs univers sonores que ce soit dans les clubs underground ou sur les scènes des festivals mainstream, son empreinte artistique laisse une marque indélébile, élevant l’expérience musicale à des hauteurs inédites.

 

Yas Meen Selectress, DJ (Égypte)

Arborant le flambeau d’une visionnaire pour des dancefloors plus accueillants et inclusives pour les femmes, Yas Meen Selectress, DJ égyptienne, qui vit entre Le Caire et New-York, est une des actrices majeures du mouvement féminin des DJs en Égypte. Elle transcende les clichés de genre avec son collectif « Jelly Zone », insufflant une énergie novatrice dans les soirées.

Yas Meen Selectress demeure une voix influente, défiant les diktats de l’industrie musicale et diffusant un message percutant à travers sa musique. Malgré le succès au Caire, elle exprime, néanmoins, sa frustration face au manque de lieux dédiés où elle peut jouer.

 

Glitter ٥٥ (Maroc)

Installée en France depuis 2010, la jeune artiste marocaine, s’est forgée au conservatoire de musique de la Gendarmerie Royale marocaine avant de voler vers d’autres cieux.

Militante contre l’appropriation culturelle, elle critique la tendance exotique des soirées estampillées « techno arabe », ou « techno orientale », plaidant pour une authenticité musicale et culturelle qui déconstruit les clichés occidentaux fantasmés et réducteurs rappelant ainsi, la complexité d’être nord-africaine et son lot de clivages, des thèmes qu’elle explore dans ses sets expérimentaux, sauce « blends débridées », également dans  son émission « Atay Time » sur Rinse France FM où elle est résidente.
Retrouvez Glitter٥٥ tous derniers lundis du mois de 16h à 17h [CET] sur rinse​.fr

 

La Louuve (Algérie)

La Louuve, également connue sous son véritable nom Faiza Lellou, se présente comme une exploratrice infatigable des horizons sonores les plus audacieux, parcourant l’Afrique du Nord et bien au-delà à la recherche des sons les plus avant-gardiste. Prêchant « l’hyperactivisme antihype » avec une intensité captivante, elle nous mixe des compositions audacieuses. Sous la direction éclairée de la bookeuse Johanna Tzipkine, la Louuve incarne la quintessence de l’exploration musicale et explore un éventail  de sons diversifiés, fusionnant habilement des influences telles que le raï éthylique, l’électro maghreb, l’Afro gnawa, le Dabke levatine, Mahragan égyptien, le tout avec un zest de Techno, House, Drum & Bass. Chaque note et chaque battement sont des éléments artisanaux dans son arsenal musical.

Avec Wah Wah Prod, l’association culturelle, qu’elle fond en 2016, elle œuvre á unir les auditeurs au-delà des frontières culturelles et sonores.

 

Ines AFS (Tunisie)

Cofondatrice du label Warok, Ines AFS, se meut avec aisance entre la scène parisienne en lumière et les arcanes underground de la vie musicale tunisienne, où elle distille sa touche distinctive. Son univers éclectique s’étend du jazz au blues, en passant par le hip-hop, et se teinte d’un attrait marqué pour la trance/Breaks Old School psychédélique. Ses sets sont  d’une intensité fascinante á l’instar de son opus « Voix céleste ».

Ines marque de son empreinte significative la scène de la musique électronique en Tunisie, contribuant à dynamiser le paysage musical local. Son rôle de pionnière ne se limite pas à inspirer une nouvelle génération d’amateurs de musique électronique en Tunisie, mais s’étend également à la revitalisation et à l’épanouissement de cette scène.

 

Cet article a été écrit pour Music In Africa et re-publié par #AuxSons dans le cadre d’un partenariat média

 

Leila Assas

Journaliste culturelle et critique musique, Leila Assas débute sa carrière dans les métiers de l’écriture et l’édition en marge de celui d'enseignante qu'elle a exercé de 2011 á 2019. Elle collabore avec divers revues culturelles algeriennes et médias internationaux tel que Clam Mag, 15-38 Méditerranée, Pan African Music, No'oculture Mag et plus récemment Music in Africa Fondation en tant que journaliste freelance permanente.

Passionnée de l'ethnomusicologie, elle collabore régulièrement, en tant que consultante et/ou chargée de production avec divers projets culturels en Algérie.

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