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6 November 2023
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By Mokhtar Samba
#220
Playlist de Mokhtar Samba
#220

Batteur percussionniste né d’une mère Marocaine et d’un père Sénégalais, Mokhtar Samba présente son nouvel album Safar le 8 novembre au Studio de l’Ermitage ! Petit tour d’horizon de ses coups de cœur et influences dans sa playlist #AuxSons !

1. Julia Sarr - Jaya 

« My partner in crime. C’est à chaque fois une immense joie de travailler avec Julia Sarr, cette étoile de l’Afro Jazz à la voix Mezzo Soprano. “Jaya” est une balade intimiste, chantée en wolof où le timbre suave et sussureux de Julia me procure immanquablement des frissons. » Mokhtar Samba

2. Havana D’Primera - Pasaporte

« Entre Salsa, Jazz, Funk et Afro Cubain, Alexandre Abeu y Havana D’Primera déploient depuis 2007 leur fusion fascinante. Je suis super fan de ces rythmiques cubaines particulièrement excitantes et sexy que l’on retrouvent dans “Pasaporte”. » Mokhtar Samba

3. Salif Keita - Nou Pas Bouger

« Quand la musique défie la politique. C’est la chanson la plus engagée de Salif Keita. Écrite à la suite du renvoi depuis Roissy de 101 Maliens dans leur pays d’origine en 1986. Considérée comme un chef d’œuvre de Protest Song, c’est une ode à la dignité et à la résistance. Pour moi c’est un CHOC. Interprétée par la plus grande voix de la musique mandingue malienne, avec laquelle j’ai eu l’honneur de collaborer à maintes reprises au cours de ces dernières décennies. » Mokhtar Samba

4. Hamid El Kasri - Yobadi

« Artiste très populaire au Maroc. Hamid est le pilier notoire du célèbre festival Gnaoua d’Essaouira. Formé dès l’âge de 7 ans par les Maalems, il concilie à merveille les rythmes Gnaoua du Nord et du Sud Maroc intensifiés par sa voix profonde. Mes racines marocaines font que le talent de cet artiste résonne au plus profond de mon être. “Yobadi” est un plongeon dans la transe. » Mokhtar Samba

5. Toumani Diabaté - Jarabi

« Virtuose de la kora, ce griot se charge de faire perdurer l’histoire et la culture du Mali. Cet artiste me passionne. Je l’écoute avec délectation. Il mélange avec brio les sonorités maliennes à d’autres genres musicaux, Flamenco, Jazz et Blues. Pour moi Toumani Diabaté est unique et irremplaçable. Bravo Maestro. Il n’a pas son pareil pour délivrer le message spirituel de la kora. » Mokhtar Samba

6. Carlinhos Brown - Zanza

« Je suis ébloui par son énergie et sa créativité. Chanteur, percussionniste, guitariste, compositeur, Carlinhos Brown, originaire de Sao Salvador da Bahia, fondateur du groupe Timbalada, multiple les talents avec audace. C’est une bombe sur scène. Il vous procure un bouillonnant bain de jouvence. À sa manière il participe à l’explosion de la world music et au renouveau de la musique brésilienne. Collaborer avec lui est pour moi une jouissance indescriptible. “Zanza” fait la part belle aux percussions, raison pour laquelle j’apprécie particulièrement ce titre. » Mokhtar Samba

7. Margareth Menezes - Capoeira Mundial

« Bonjour Madame la Ministre de la Culture. Star iconique de la Samba et de l’Afro Pop, l’Aretha Franklin bahaianaise a eu un rôle prédominant dans l’évolution de la world music brésilienne. “Capoeira Mundial” est à mon avis le titre qui illustre à la fois l’ambiance fiévreuse du Carnaval et la culture de Bahia. » Mokhtar Samba

8. Seun Kuti - African Dreams

« Plus jeune fils de Fela, ce musicien nigérian est le digne héritier de son père et du mouvement Afrobeat. Il a su imposer sa signature et son groove qu’il répand lors de ses concerts dans le monde entier avec Egypt 80 et dans ses enregistrements prolifiques. C’est un percussionniste et chanteur très inspirant pour moi. Il fusionne formidablement Jazz, Funk, Highlife et musique traditionnelle. “African Dreams” représente pour moi son point d’orgue. » Mokhtar Samba

9. Djavan - Luz 

« C’est la SUPER STAR, le chanteur brésilien par excellence. Il mêle harmonieusement les rythmes traditionnels sud-américains à la musique Pop d’Amérique, d’Europe et d’Afrique. S’il se fait connaître mondialement grâce à “Samurai” avec Stevie Wonder, “Luz” est la douceur ensoleillée de la Pop dans un enrobage Swing des plus raffinés. Ce n’est pas pour rien que Quincy Jones a été séduit par ce tube. » Mokhtar Samba

10. Doudou N’Diaye Rose - Rose Rythm

« Monument de la culture sénégalaise, maître incontesté du Sabar et des traditions Doudou a eu une influence majeure sur mon travail. C’est un révolutionnaire, fervent défenseur de la transmission. C’est une monstruosité rythmique puissante et brillante. Reconnu en tant que “trésor humain vivant” par l’UNESCO depuis 2006, Doudou N’Diaye Rose a collaboré avec Peter Gabriel et les Rolling Stones. “Rose Rythm” est une symphonie de tambours incroyable et joyeuse. C’est toute l’Africanité qui se réveille. Envoûtant. J’ADORE. » Mokhtar Samba

Mokhtar Samba

Mokhtar Samba © Ewané Nja Kwa
Mokhtar Samba © Ewané Nja Kwa

Batteur percussionniste né d’une mère Marocaine et d’un père Sénégalais, Mokhtar Samba accompagne très jeune sa mère dans les mariages marocains et grandit au son des percussions africaines. Arrivé à 12 ans en France, Mokhtar cultive sa passion pour la musique en apprenant la batterie en autodidacte, puis s’inscrit au conservatoire de Fontenay-sous-Bois et suit les cours de Guy Lefebvre qui lui enseigne “la magie des marabouts blancs”, théorie musicale et solfège. Déjà vastes, ses connaissances le stimulent à élargir son horizon et c’est là que germe l’idée d’une vision plurielle dans la définition de son style. Il débute sa carrière professionnelle en 1977 en accompagnant des artistes comme Viviane Reed et Lavelle, et sillonne la Normandie en jouant dans les bals populaires.

Pendant les années 80, Paris est la capitale des « musiques africaines » et le berceau d’une communauté artistique originale et multi-ethnique. En partageant la recherche de sonorités inédites, ses membres créent peu à peu une musique nouvelle, aux racines différentes et au confluent de formes diverses, où les harmonies occidentales épousent la rythmique africaine, la mélopée bédouine ou les formes métisses des caraïbes. Mokhtar Samba évolue dans ce climat d’effervescence créatrice et fait ses débuts dans le jazz avec le groupe Hamsa, le Big Band du saxophoniste Richard Raux ou Eddy Louis. Il noue par ailleurs de passionnantes collaborations avec Youssou N’Dour, Carlos Santana, Jaco Pastorius, Carlinhos Brown, Alpha Blondy, Jean Luc Ponty, Salif Keïta, Manu Dibango, Richard Bona, Tétura Sresca, Cheb Bilal, l’Orchestre National de Jazz de France (O.N.J.), etc. Mais son premier vrai test de composition va être la fabuleuse expérience du groupe de Jazz fusion Ultramarine avec Etienne M’Bappé, Mario Canonge, N’Guyen Lê et Bago, où il libère son talent protéiforme d’explorateur à l’affût. Les deux albums du groupe sont salués par la critique qui se réjouit d’un jazz qui a trouvé sa french touch.

Tout en multipliant les collaborations avec des artistes de premier plan de la scène internationale et l’aventure Ultramarine, Mokhtar fonde dans la foulée son groupe Mossan (rebaptisé par la suite Nayal). Son éclectisme s’y trouve vite conforté par les membres de cette formation aux mille couleurs - France, Madagascar, Sénégal, Mali, etc. - et ses amitiés musicales se soudent autour de personnalités comme Jean-Philippe Rykiel ou Celia Reggiani.

Entre temps, le groove maker n’oublie pas la pédagogie, celle des rythmes de son enfance et de sa culture. Mokhtar Samba sera ainsi l’auteur d’un ouvrage de référence pour batteurs sur les rythmes d’Afrique du Nord et subsaharienne - African Rythms and Independance for Drumset - qui sera publié en 2002 par l’éditeur américain Dan Thress spécialisé dans les méthodes d’enseignement et ayant par ailleurs publié les vidéos de Steve Gadd et Dennis Chambers.

Entre les séances de studio à San Francisco, Venise ou Paname, la scène d’Afrique centrale, le Festival de Jazz de Nice ou les tournées avec Salif Keïta, Mokhtar accumule les expériences musicales avec frénésie. L’âge de la maturité venu, il rêve d’un album solo qui serait l’expression d’un génie musical épanoui au-delà des frontières, point d’orgue de ses explorations musicales à la lisière de l’Afrique, de l’Europe et du Maghreb.

C’est à l’occasion de la tournée Seven Seconds avec Youssou N’Dour qu’il retrouve son ami d’enfance Habib Faye - bassiste et chef d’orchestre de la tournée - qui le motive à avancer dans l’élaboration de cet album qui aura pour nom Dounia, et auquel s’ajoutera très vite la complicité de son amie Célia Reggiani fille de Serge Reggiani, pianiste arrangeur. Ce projet longuement mûri réunit la crème des musiciens de la fusion et de la “world music” (Andy Narell, Jean-Philippe Rikyel, Anga Diaz, Mario Canonge, Etienne M’Bappé, Michel Alibo, etc.) et met en valeur l’univers musical de Mokhtar Samba, une personnalité riche et complexe pour qui la musique est avant tout une histoire de cœur.

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