Bill Akwa Bétoté vient de perdre son long combat contre le cancer. Sa longue silhouette, son regard vif et brillant d’humanité, ses grands rires et sourires et son humour généreux vont terriblement manquer à la grande famille de ceux qui défendent et apprécient les musiques de l’ailleurs et qui ont eu le plaisir de le croiser.
Appareil photo en bandoulière, le grand Bill est arrivé du Cameroun à Paris en 1972. Passionné de musiques il s’est vite retrouvé à témoigner d’abord des échanges sonores des communautés de son continent, avant de devenir l’œil acéré de l’évolution des musiques d’Afrique et du monde. Dans l’hommage que son alter égo et complice Frank Tenaille vient de lui rendre sur les réseaux sociaux il indique qu’ils ont assisté à plus de 30 000 concerts, crayon et boîtier photographique aux aguets.
Portrait de Bill Akwa Bétoté présenté par Soro Solo
Bill a travaillé pour d’innombrables supports médiatiques de la presse dédiée à l’Afrique, aux quotidiens, hebdos ou mensuels généralistes en passant bien sûr par les magazines musicaux tant du monde que d’autres esthétiques.
Il laisse un nombre incalculable de clichés qui racontent l’histoire de ces musiques sur près de cinq décennies, mais aussi d’œuvres personnelles originales et surprenantes.
Son expo « Paris 80 “Pulsations“ » est visible au Rocher de Palmer à Cenon jusqu’au 30 octobre.
Ces dernières années il avait multiplié les expositions thématiques, comme cette exposition « Mélodies de femmes » ou « Les femmes dans les musiques du monde » produite pour le festival Rio Loco à Toulouse, visible jusqu’en décembre au Chantier à Correns.
Diaporama de son exposition Mélodie de Femmes
Pour paraphraser l’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ on peut dire qu’avec la disparition de Bill Akwa Béroté c’est une médiathèque qui vient de brûler, mais espérons que ces coffres forts étaient efficacement ignifugés.
Dans un futur plus ou moins proche, selon la liberté que nous laisseront les mesures sanitaires actuelles, un hommage public lui sera rendu.