« Je voulais présenter d’où je viens et où je vais », résume Rusan Filiztek à propos de Sans Souci, son premier album solo, dont le défi était de taille : oser chanter dans plusieurs langues, y compris des langues qu’il ne parle pas et retrouver l’esprit des troubadours de siècles anciens. « Je ne parle pas grec, je ne parle pas arménien mais je peux interpréter leur musique. »
Pour ce musicien baroudeur, originaire de Turquie, mais qui a depuis arpenté toute la région (Syrie, l’Irak, le Kurdistan, l’Iran, l’Arménie, la Géorgie avant d’arriver en France en 2015) il était tout naturel d’utiliser le saz, instrument emblématique et représentatif de ces différents territoires traversés : « J’ai choisi de la jouer avec le saz, qui est le plus ancien instrument d’Anatolie – il y est attesté depuis deux mille ans. Avant la chute de l’empire ottoman, si l’on va en Anatolie tout le monde joue du saz. Et tous les troubadours chantent en plusieurs langues. »
A part deux titres traditionnels sur des modes orientaux en langue grecque et arménienne pour lesquels il a pris un oud grec, et pour Sans souci, chanson gallo bretonne qu’il accompagne au saz à trois cordes, le saz à 7 cordes est utilisé tout au long de ce bel album, jouant un rôle central qui reflète la réalité de toutes les cultures d’Asie Mineure.
Distribution
Rusan Filiztek : Voix, Saz, Oud
Artyom Minasyan : Duduk