Si ce nom ne vous rappelle probablement rien, Charles de Sancerre n’est pourtant pas né de la dernière pluie. Il importe d’abord le funk et le rap US en tant que DJ dans les années 80, en développant naturellement sa technique de scratch. La passion l’emporte dans les années 90 : il participe à plusieurs projets en tant que turntablist, collabore avec Arnaud Rebotini en mode jungle, voit ses morceaux utilisés dans des génériques TV et fonde projet La Grande Borne, pour mêler ses influences au son des clubs britanniques qui envahit l’Europe à l’époque. En tant que DJ Nem ou avec son groupe electro-jazz Toy Sun, Charles de Sancerre a donc marqué de son empreinte le développement de la musique électronique en France.
Toujours actif, il s’apprête aujourd’hui à sortir un album de remixes en hommage à Mama Sissoko décédé en janvier 2020. Remis sur les rails de l’industrie musicale par le producteur, batteur et percussionniste Vincent Dorléans, le Malien sortait alors Soul Mama, un album lumineux où le musicien étalait son jeu de guitare particulier inspiré par le ngoni. Vincent a donc mis l’ancien membre du Badema National entre les mains de Charles de Sancerre, qui vient offrir un nouveau souffle à l’album. Entre french touch jazzy (Abe Kila), lignes de basse synth wave (Bamako to Detroit), drum’n bass jazzy à l’ancienne (Rolling Spirit), parfum electro-tek (Essayez Djinfa) ou réminiscences nu-disco (Far Away Touba), le producteur nous ramène à l’époque de la french touch en y ajoutant un twist moderne qui fait honneur à Mama Sissoko par son authenticité.