C’est sans doute l’un des plus grands musiciens du monde qui vient de s’éteindre. Tony Allen, qui a forgé le groove particulier de l’afro beat aux côtés de Fela Kuti, est décédé à Paris, ce jeudi 30 avril, suite à un malaise non lié au coronavirus.
Après avoir été le batteur et chef d’orchestre d’Africa 70, le groupe de Fela Kuti, Tony Allen a joué avec une multitude de musiciens venus le chercher pour son style inimitable et compatible avec une infinité de styles. Le jazz funky soul de Roy Ayers, l’électro de Jeff Mills, la pop sophistiquée de Damon Albarn, le revival afro beat d’Antibalas, les chants solaires de Salif Keita ou d’Oumou Sangaré ou la chanson française de Sébastien Tellier et de Charlotte Gainsbourg, ont accueilli sa frappe singulière et reconnaissable entre toutes.
Signataire d’une poignée d’albums chaudement recommandés, Tony Allen venait de sortir Rejoice, une collaboration avec Hugh Massekela, qu’il a finalisé après la disparition, en 2018, du trompettiste sud-africain.
A l’occasion de cette sortie, il y a moins d’un mois, il avait offert la playlist de ses derniers coups de cœur aux lecteur d’#AuxSons.
Brian Eno disait de Tony Allen qu’il était « Peut-être le plus grand batteur ayant jamais existé » et il est vrai que rarement batteur n’aura laissé une telle empreinte.
© photo : Bernard Benant