Oud électrique, clarinette et hula-hoop, la transe déjantée de Bab Assalam

Les noces surprenantes de la musique soufie et du… cirque. Avec son spectacle “Derviche”, l’ensemble franco-syrien propose une belle invitation au voyage et un hommage saisissant à la ville d’Alep.

Par Anne Berthod

Publié le 08 janvier 2020 à 11h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 00h34

Le trio Bab Assalam, né en Syrie en 2005 de la rencontre entre le clarinettiste français Raphaël Vuillard et les frères Aljaramani (Khaled, oudiste et moitié d’Interzone avec Serge Teyssot-Gay, et Mohanad, percussionniste). Venus du baroque pour l’un, de la musique classique orientale pour les autres, ils se sont déjà associés avec un guitariste électrique, un vidéaste ou des derviches tourneurs, et portent leur nouveau projet avec le circassien Sylvain Julien, spécialiste mondial du… hula-hoop !

Le spectacle Derviche, qu’accompagne la musique du disque Maram (« Désir soufi ») : une plongée mystique dans l’Orient soufi, portée par des mélodies à l’épure entêtante et les belles voix graves des Aljaramani. S’y glisse même un clin d’œil à la Pavane de Gabriel Fauré, qui fait sa mue sur un rythme impair en sept temps, très oriental.

Pour rendre hommage à la tradition d’un pays meurtri, et surtout à Alep, où le trio a donné une représentation en 2010 avec une dizaine de derviches tourneurs de la ville. « La citadelle venait d’être rénovée, on jouait dans la salle du trône, en face de la grande porte d’Alep, raconte Raphaël Vuillard, qui en a gardé « le souvenir d’un finale intense, avec tout le monde en transe pendant une bonne demi-heure. » En 2011, les deux frères syriens se sont exilés en France et Bab Assalam n’a plus jamais rejoué en Syrie.

En faisant à nouveau monter la transe à travers le dialogue constant des étourdissantes chorégraphies au cerceau et des musiques réarrangées du trio : d’abord dans le respect d’une tradition acoustique, puis « de façon complètement déjantée », avec oud électrique et clarinette électronique, un peu d’humour aussi, au cours d’une seconde partie qui permettra à Sylvain Julien de « retrouver toute la légèreté qui a fait sa réputation ».

Ensemble Bab Assalam, Derviche, le 10 janvier, 20h45, Théâtre Roger-Barat, place des Halles, Herblay (95), 01 30 40 48 50, 8-21 €.

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