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Voyage musical avec les poètes chanteurs itinérants amazighs

Une anthologie de dix CD produite au Maroc raconte la passionnante histoire d’un art populaire berbère.

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Publié le 04 février 2021 à 09h30, modifié le 08 février 2021 à 15h58

Temps de Lecture 2 min.

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Fatima Tabaamrant, le 24 juin 2019, au studio d’enregistrement Hiba, à Casablanca (Maroc).

Aussi ancré dans la mémoire et l’identité de son territoire d’origine soit-il, un art populaire subit les mutations de la société dans laquelle il évolue. Un inéluctable destin auquel les Rrways, passeurs de la culture amazighe du sud marocain, des poètes et chanteurs clamant leurs vers sur le son envoûtant du ribab (vièle à archet monocorde) et du luth loutar, n’ont pas échappé. Ces chanteurs berbères dont l’origine reste inconnue (les premiers témoignages évoquant leur apparition remontent à la fin du XIXe siècle) sillonnaient et animaient autrefois les campagnes du Souss (région d’Agadir), du Haut-Atlas occidental et de l’Anti-Atlas, au Maroc. La plupart de leurs descendants sont aujourd’hui installés en ville (Agadir, Marrakech, Casablanca…). L’art des Rrways a perdu sa sève rurale et muté en art citadin.

Produite au Maroc par l’association Atlas Azawan et éditée par la structure culturelle Anya, la remarquable et passionnante anthologie, Ṛrways, Voyage dans l’univers des poètes chanteurs itinérants amazighes, se présente sous la forme d’un luxueux coffret contenant dix CD avec une sélection de cent titres, accompagnés de copieux livrets richement illustrés, en arabe, français et anglais. Une double idée sous-tend ce projet, explique son auteur, Brahim El Mazned, joint par téléphone à Rabat, où il organise chaque année depuis 2014 Visa for Music, un salon professionnel et un festival autour d’artistes d’Afrique et du Moyen-Orient : valoriser cette tradition et ses grandes figures d’hier et d’aujourd’hui, mais aussi lancer une alerte.

« Reprendre le flambeau »

« Il reste très peu d’interprètes, déplore-t-il. Cette anthologie regroupe 90 % d’entre eux, enregistrés en 2019, au studio Hiba, à Casablanca. Davantage de jeunes doivent reprendre le flambeau de cette tradition amenée à disparaître si elle n’a plus son rôle sociétal – animation des mariages, des moussems [fêtes traditionnelles], des grands rassemblements – faute d’interprètes et de musiciens. Le mode d’apprentissage traditionnel de maître à disciples s’est raréfié en ville, il faut donc trouver des outils pour que cet apprentissage continue. »

Des artistes de la scène urbaine participent à sa survie en intégrant cette tradition à leur fusion musicale, à l’exemple de Foulane Bouhcine et Ribab Fusion. « Il en faut davantage, de même que des festivals pour protéger, sauvegarder et promouvoir ce patrimoine » insiste Brahim El Mazned. Il assure lui-même la direction artistique du festival de musiques du monde Timitar, créé en 2004 à Agadir, dans lequel il offre une large place aux Rways et Tarwaysin, les chanteuses amazighs.

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