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9 September 2021
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By Taranta Lanera
#109
Playlist de Taranta Lanera
#109

Le média #AuxSons est piloté par le réseau des musiques du monde Zone Franche qui fête ses 30 ans. Les 21 et 22 septembre 2021, Zone Franche fait son festival avec deux jours de rencontres pro et de concerts !

Le 21 septembre, Zone Franche s’installe dans l’un des nouveaux lieux emblématiques dédiés aux musiques plurielles : le 360 Paris Music Factory. Taranta Lanera partagera l’affiche avec Kandy Guira et Hussam Aliwat(sur invitation dans la limite des places disponibles.) 

¡ FRANCHEMENT ! découvrez le programme complet.

En attendant la soirée du 21 septembre, Taranta Lanera nous offre sa playlist commentée de 10 titres qui l’inspirent dans sa relecture électro de la Tarantella italienne !

«  Mon projet solo “Taranta Lanera” tisse des liens entre la région où je suis née (Trévise, au nord de l’Italie) et le sud de l’Italie en proposant une lecture personnelle de la Tarantella en version électronique. Longtemps reléguée à des spectacles folkloriques, l’âme de la tarantella revit ces dernières années grâce à plusieurs groupes qui l’ouvrent aussi à des mélanges avec d’autres cultures. Les chansons des napolitains de Ars Nova et de Canzoniere Grecanico Salentino expriment bien cette ouverture. Roberto Murolo a une place particulière dans mon cœur, avec ses chansons fortes et sensibles. De “Tarantella del Gargano”, très connue en Italie, je vous propose la version de Media Aetas. Le groupe contemporain L’Arpeggiata reprend dans l’album “La tarantella - Antidotum tarantulae” la fameuse chanson “Lu Passariellu”. J’ai découvert cet album grâce à Manuel Duval, avec qui je travaille pour la production musicale de Taranta Lanera et dont le groupe Rien Virgule m’inspire par sa puissance et son impact émotif.

Une part importante de mes influences est aussi constituée du disco italien et par mon premier disque, le 33 tour “Ballo Ballo “de Raffaella Carrà, reine de la scène musicale italienne des années 80, connue pour ses chansons pour l’indépendance de la femme et icône de la scène LGBTQ+ en Italie. Son “A far l’amore comincia tu” est une invitation pour toutes les femmes à mettre en avant leurs désirs, et est une ode à l’amour fou. Une autre de mes figures de référence est Donatella Rettore avec son “Splendido Splendente” dont le texte, très contemporain, parle de la fluidité de genres et de la vanité de notre société.

Dans le premier album “Taranta Lanera” les rythmiques sont inspirées des tablas du musicien indien Niraj Singh qui m’a fait découvrir la musique indienne, du traditionnel à Bollywood, dont le morceau “Teri Jawani Badi Mast Mast Hai” qui fait écho aux chansons d’amour malheureux du sud Italie dans les mélodies et dans l’utilisation de la voix.

On file enfin au Brésil pour le dernier morceau. Lorsque je suis invitée à passer de la musique après un live c’est généralement le premier que je passe. C’est un morceau mystique qui m’aide à reconnecter avec la réalité après un concert et fait partie de mon propre rituel pour canaliser et purifier les énergies récoltées pendant mes concerts. C’est “Cantico Brasileiro” de Maria Rita qui parle des tribus indigènes amazones, de leur lien profond avec cette terre qui leur appartient et qui est en train d’être détruite par notre civilisation. »

 

1. Ars Nova Napoli - Japri Ssu Barconi

2. Roberto Murolo - Dicitencello Vuje

3. Canzoniere Grecanico Salentino (ft. Ludovico Einaudi) - Taranta

4. Media Aetas - Tarantella del Gargano

5. L’Arpeggiata - Lu Passariellu 

6. Rien Virgule - Apache

7. Raffaella Carrà - A Far L’Amore Comincia Tu

8. Donatella Rettore - Splendido Splendente

9. Iqbal Sabri, Afzal Sabri, Anupama Deshpandey - Teri Jawani Badi Mast Mast Hai

10. Maria Rita Stumpf - Cantico Brasileiro No.3

Taranta Lanera

Taranta Lanera © Rafa Sanchez

Entre tradition et modernité, le projet Taranta Lanera et l’album éponyme naissent de la rencontre entre la Tarantella et l’univers de l’artiste Mari Lanera. Sur la base de musique électronique qu’elle a composée, elle reprend des chansons populaires des Pouilles et de la baie de Naples. Ancrées au coeur de traditions populaires d’origine païenne, ces chansons parlent d’amour, malheureux ou passionnel, d’insatisfaction, d’aveu du désir et de ses propres limites, mais aussi de critique sociale contre le poids de l’église et la culpabilité liée à ses préceptes. Mari Lanera reprend ces airs traditionnels dans le respect des codes en en proposant une version personnelle et inspirée. La voix puise sa puissance dans l’invocation désespérée de l’être aimé, et s’allège dans l’évocation des délices de l’amour. Des ballades amoureuses au rythme étourdissant et à la mélodie entêtante qui entraînent l’auditeur dans un état de transe. Le son enivrant du tamburello, le grand tambourin salentin, se mélange aux sons des claviers électroniques qui réinterprètent les instruments traditionnels de la pizzica  comme la guitare ou le violon. Depuis avril 2021 Taranta Lanera collabore avec l’artiste visuel Vincent Sanjivy pour une création video mapping sur scène à partir des images de Elisabetta Antonucci. Le visuel cryptique signé Elisabetta Antonucci cache un passage dérobé vers un espace-temps sensoriel et sensuel dans lequel la parole populaire est enfin libérée, expurgeant par la danse les maux de la société contemporaine. Par le choix d’influences et d’écrits séculaires, Mari Lanera donne à sa démarche une dimension mémorielle, lançant des ponts entre musique traditionnelle et techno, mais aussi entre souffrances et interdits d’hier et d’aujourd’hui. Comme une parenthèse chantée venant bousculer le quotidien inaudibilisant, Taranta Lanera nous avertit de l’inéluctable inversion des normes qui vient.

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