Coronavirus : Franck Riester annonce une aide d'urgence de 22 millions d'euros pour la culture

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Coronavirus : Franck Riester annonce une aide d'urgence de 22 millions d'euros pour la culture

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Franck Riester, le ministre de la Culture, a annoncé une aide d'urgence de 22 millions d'euros pour la culture
Franck Riester, le ministre de la Culture, a annoncé une aide d'urgence de 22 millions d'euros pour la culture
© AFP - Abdesslam MIRDASS / Hans Lucas

Attendues avec impatience par les professionnels de la culture, Franck Riester vient de dévoiler les premières mesures pour aider le secteur, touché de plein fouet par les conséquences de l'épidémie de coronavirus. Notamment, avec une aide d'urgence de 22 millions d'euros.

Salles de concerts et opéras fermés, artistes au chômage technique, annulations de festivals, etc. Le secteur de la culture est l'un des plus touchés par les conséquences de l'épidémie de coronavirus. Dès les premières mesures de limitations des jauges pouvant accueillir du public, les professionnels du milieu réclamaient un plan pour éviter une catastrophe économique. 

C'est désormais chose faite. Franck Riester, ministre de la Culture, vient d'annoncer une aide d'urgence de 22 millions d'euros pour le secteur. Avec 10 millions pour la musique, 5 millions pour le spectacle vivant, 5 millions pour le livre et 2 millions pour les arts plastiques. 

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Franck Riester a précisé que cette première aide serait suivie par "d'autres mesures spécifiques". Le ministère veut "répondre au risque de disparition de structures culturelles, notamment les plus fragiles". 

"Nous devons tout mettre en oeuvre pour assurer leur survie. C'est l'avenir même de notre modèle culturel qui est en jeu", a souligné le ministre dans un communiqué, précisant que ces enveloppes s'ajoutent aux mesures de soutien aux entreprises annoncées par le gouvernement. Comme le report d'échéances sociales et fiscales, un plan d'étalement des créances avec l'appui de l'Etat et de la Banque de France ou le financement du chômage partiel.

Des mesures spécifiques en faveur des intermittents du spectacle, qui sont un des maillons les plus fragiles du monde la culture, sont en cours de discussion avec le ministère du Travail.
Franck Riester a demandé "aux structures les plus solides financièrement, ainsi qu'à ses opérateurs et aux structures subventionnées par l'Etat, de faire jouer la solidarité en payant les cessions prévues aux compagnies et en honorant les cachets des intermittents afin de ne pas les fragiliser".

Pour la filière musicale, "un fonds de soutien" en faveur des professionnels les plus fragilisés et doté par le Centre national de la musique (CNM) d'une première enveloppe de 10 M d'euros "pourra être complétée par des financements externes". Le CNM planche actuellement sur les modalités de redistribution de cette enveloppe.

Du côté des organisations professionnelles, on salue la réponse du ministre mais de nombreuses questions sont pour l'heure toujours sans réponse. "Le fonds d'urgence tel qu'il est annoncé n'est pas satisfaisant, reconnaît Aurélie Foucher, déléguée générale du Profedim, syndicat professionnel des producteurs, festivals, ensembles et diffuseur indépendants de musique. Nos adhérents sont dans l'immobilité totale, les festivals se posent la question du paiement des cachets des artistes intermittents parce qu'ils ne savent pas eux-mêmes ce qu'ils toucheront". 

Pour Aurélie Foucher, cette enveloppe de 10 millions d'euros pour la musique paraît bien inférieure aux pertes générées par le coronavirus. S'il est pour l'instant compliqué d'estimer les pertes du secteur, elles se situeraient plutôt aux alentours de 250 millions d'euros. Aurélie Foucher se félicite néanmoins du dialogue entre les différents acteurs, employeurs/salariés, public/privé. 

La déléguée générale du Profedim demande une accélération dans la prise de décision et dans la clarification des mesures. Notamment sur la situation particulière des intermittents du spectacle, qui doivent cumuler 507 heures en un an pour bénéficier du régime d'allocations chômage. Or avec l'annulation de spectacles et concerts jusqu'au moins à la fin avril, ils peineront à faire les cachets nécessaires.

"Les intermittents qui sont déjà une population précaire vont être encore plus fragilisés si les employeurs ne payent pas les contrats des concerts et des spectacles annulés", a indiqué Emilie Delorme, la nouvelle directrice du Conservatoire de Paris. "Nous avons besoin de tout notre écosystème pour que la culture puisse vivre et la priorité doit donc se focaliser sur les plus vulnérables".

Et pour les autres secteurs culturels ? 

Pour le spectacle vivant, notamment le théâtre privé, des aides d'urgence pourront être allouées, à hauteur de 5 millions d'euros et pour la filière du livre, un plan d'urgence doté d'une première enveloppe de 5 M d'euros également sera mis en place par le Centre national du Livre (CNL). 

"Les subventions versées par le CNL aux manifestations littéraires annulées pour des raisons sanitaires leur resteront acquises" et les échéances des prêts accordés aux libraires et aux éditeurs seront reportées.

Pour les arts plastiques, "un fonds d'urgence" de 2 M d'euros sera aussi créé. Le ministère indique par ailleurs que le Centre national du cinéma (CNC) suspend le paiement de l'échéance de mars 2020 de la taxe sur les entrées en salles de spectacles cinématographiques et s'est engagé à verser de manière anticipée les soutiens aux salles art et essai et à la distribution.

"Toutes les subventions attribuées par le CNC aux manifestations annulées pour des raisons sanitaires leur resteront acquises si elles ont déjà été versées, ou seront effectivement payées si elles ne l'ont pas encore été", a encore précisé le ministère.

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