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Ory Minie Meuelluna Silva

Rencontre avec Luna Silva, prix du jury ICART Sessions 2021

photo : Luna Silva - ©  Ory Minie Meuel

Après un appel à candidatures d’un mois, ICART Sessions a sélectionné 20 artistes parmi 150 candidats lors d’auditions organisées au Studio FGO-Barbara les 28 et 29 janvier derniers. Les six finalistes se sont produits sur la scène du Carreau du Temple dans le cadre de l’émission Ocora Couleurs du monde de Françoise Degeorges. Rencontre avec Luna Silva, lauréate du prix du jury !

 

Vous êtes une voyageuse, avez-vous un port d’attache ?

Je m’attache surtout aux personnes que je rencontre. Je reste parce que j’aime autant construire que découvrir des mondes inconnus. Quand tu voyages tout le temps tu ne peux pas construire. Par contre j’ai la bougeotte, si ça fait longtemps que je n’ai pas voyagé je ne me sens pas très bien.

 

Dans les nombreuses cultures auxquelles vous vous êtes frottées, voyez-vous un point commun ?

Il m’est difficile de voir des points communs car ce qui m’attire c’est la différence ; nous avons un principe en ethnomusicologie qui est « il n’y a pas de musique que je n’aime pas seulement des musiques que je ne comprends pas ». J’ai une espèce de curiosité infinie pour toutes les cultures et musiques. Par contre il y a peut-être un point commun dans les cultures musicales que j’ai pu rencontrer physiquement, c’est que tout le monde peut chanter ou taper un rythme sur une table. La musique appartient à tout le monde. Durant mes voyages je n’ai pas ressenti l’idée que la musique n’appartient qu’à une classe de personnes « douées ». 

 

Desquelles vous sentez-vous la plus proche ?

La culture dont je me sens la plus proche est celle de mon dernier voyage, en Géorgie. Humainement je ne sais pas pourquoi mais je comprends leurs codes et je suis très touchée par leur polyphonie. En Géorgie, il y a un phénomène appelé « homo-polyphonicus », la meilleure façon de le décrire est que beaucoup de géorgiens entendent à tout moment des harmonies dans leurs tête. En somme la musique n’existe pas sans les autres, elle est, la plupart du temps, vécue à plusieurs. 

 

Vous avez fait des études d’ethnomusicologie, quel fut votre terrain de recherches ?

Pendant mes études j’ai eu une fascination pour les musiques d’Asie Centrale, Afrique de l’Ouest, et Cuba. J’ai fait un focus sur la musique et la guérison ; j’ai pu observé qu’à travers le monde la musique est utilisée comme outil de guérison. Le fil conducteur de toutes mes recherches, ce sont les voix chantées, singulières et polyphoniques. Leurs fonctions sociales, comment elles expriment les mœurs, les émotions. En tant que musicienne ma recherche se trouvait dans le « comment je copie ce son, cette ornement, la sensation que me procure ce groove ? ».

 

Comment avez-vous rencontré les musiciens de votre groupe ?

Anissa Nehari (percussionniste) m’a été recommandée par un ami batteur. Je connais Maxime Barcelona  (guitariste)  depuis le lycée ! Yann-lou Bertrand (contrebassiste) je l’ai vu en concert et j’ai été très touché par son jeu, il n’a pas été disponible tout de suite mais on l’a eu à la fin. 

 

Quels musiciens ont été des références pour vous ?

La grande Oumou Sangaré est une référence pour sa musicalité et sa force. Bobby McFerrin m’inspire par sa créativité et sa liberté. J’ai été très marquée par un de ses concerts au Théâtre du Châtelet. Ella Fitzgerald pour sa capacité à chanter toutes les émotions qui existent. Danyel Waro pour ses compositions et son enracinement. Ladysmith Black Mambazo (Afrique du Sud), Kraja (Suède) ou l’ensemble Basiani (Géorgie) pour la magie de la polyphonie. Lady Gaga pour les métamorphoses et le show. Et beaucoup d’autres musiciens moins connus mais qui m’ont beaucoup marqués.

Luna Silva, ICART Sessions 2021 © photo : Jennyfer Routaboul
Luna Silva, ICART Sessions 2021 © photo : Jennyfer Routaboul

 

 

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