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Le Point : Pourquoi organiser ces concerts vendredi et samedi ?
André Manoukian : Ces concerts ont lieu notamment du fait de la situation actuelle dans le Haut-Karabakh. Les combats entre Azéris et Arméniens ont repris en septembre 2022. Depuis le 12 décembre 2022, dans le couloir de Latchin, sont bloqués 120 000 Arméniens. Par conséquent, la diaspora arménienne est sous tension. Les Arméniens vivent une menace existentielle, la diaspora se doit de les aider, même si, concrètement, on ne peut pas faire grand-chose. Les concerts de vendredi et de samedi visent à récolter des fonds pour un centre de handicapés en Arménie, où beaucoup d'anciens combattants sont revenus blessés du Haut-Karabakh [le premier conflit a duré de février 1988 à mai 1994].
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Pourquoi évoquez-vous une menace existentielle ?
Ilham Aliev, le président d'Azerbaïdjan, veut remettre en cause l'intégrité territoriale de l'Arménie. L'Arménie est en train de payer la victoire de mai 1994 au Haut-Karabakh. Erevan n'a pas su négocier la paix quand l'Arménie était en position de force, après six années de conflit. L'Azerbaïdjan a rouvert les hostilités en 2022, quelques mois après la guerre provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et alors que la Russie, premier soutien de l'Arménie, était prise par le front ukrainien. Il faut regarder les choses en face, quand votre soutien est détestable, rien n'est facile…
Vous qui êtes musicien, pouvez-vous détailler les particularités de la musique arménienne ?
La musique arménienne, c'est la musique d'Orient la plus occidentale. On entend vraiment dans la musique arménienne l'âme de ce peuple coincé entre deux mondes, l'Orient de l'Empire ottoman et l'Occident européen. Les Arméniens, dont les chants liturgiques remontent à la plus grande antiquité, ont longtemps joué les traducteurs au sein de l'Empire ottoman, et cela s'entend dans la musique de ce peuple. La musique arménienne compte une grande diversité d'instruments. Ceux-ci incluent le kanun, le davul, l'oud, le tar et surtout l'emblématique duduk.
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Que signifie pour vous être Arménien aujourd'hui ?
Être Arménien, cela signifie appartenir à un peuple de l'exil. Mes deux parents sont des descendants de rescapés du génocide. Et, ce qui me frappe, c'est qu'aujourd'hui on est en train de vivre le retour de la violence. La musique arménienne permet de reconstituer un paradis perdu. En ce qui me concerne, sa découverte a été une révélation. Pour une fois que mes ancêtres me transmettent autre chose que des névroses, j'en profite.
Au programme : Naissance de David de Sassoun, opéra au narratif wagnérien (sous-titrage en français) et
Hayastan, un poème mis en musique par Jean-Charles Gandrille (compositeur pour le chœur de Notre-Dame).
Second concert, samedi 3 juin à 21 heures, église de la Sainte-Trinité, place Estienne-d'Orves, Paris 9e.
Lien pour le don : https://www.payasso.fr/naissance-de-david-de-sassoun/reglement
Lien billetterie du 2 juin https://www.laseinemusicale.com/spectacles-concerts/naissance-de-david-de-sassoun/
Lien billetterie du 3 juin https://www.helloasso.com/associations/choeur-et-orchestre-francais-d-oratorio/evenements/la-naissance-de-david-de-sassoun
Sur France Inter étaient tout a fait remarquables et passionnants !
On est carrément dans l anticipation